Recherchez …
HAUT
Actu

Contre l’Europe, l’ANSM dit non au phénoxyéthanol dans les produits pour bébé

Une récente recommandation de l’Agence Nationale de Sécurité du médicament et des produits de santé, organisme étatique chargé de garantir la sécurité des produits de santé relance le débat sur le phénoxyéthanol, conservateur controversé utilisé en cosmétique.

Le 20 mars 2019, l’ANSM a émis une décision de politique sanitaire (DPS) demandant aux fabricants de produits cosmétiques non-rincés contenant ce conservateur de faire figurer sur l’emballage une recommandation de non utilisation sur le siège des enfants de 3 ans ou moins.

L’ANSM contredite par l’Europe

Depuis 2012, l’ANSM recommande le principe de précaution vis-à-vis de ce conservateur, en particulier vis-vis des enfants de moins de 3 ans. Elle avait fixé initialement à 0,4% le taux maximal de phénoxyéthanol dans les produits pour enfants de moins de 3 ans et recommandé la suppression de ce conservateur des produits dédiés aux sièges des bébés.
Une recommandation contredite par le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS) en 2016 : il considère que le phénoxyéthanol utilisé à 1% dans les produits cosmétiques est sûr pour la santé, quel que soit l’âge.

L’ANSM persiste et signe

L’ANSM a poursuivi ses investigations par le biais d’un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) composé d’experts en toxicologie, épidémiologie, expologie, dermatologie et allergologie. Leur mission ? évaluer l’opportunité de maintenir les recommandations de 2012. La conclusion de l’étude est la suivante : « la recommandation de 2012 pour la non-utilisation du phénoxyéthanol dans les produits cosmétiques destinés au siège doit être maintenue. Il est souhaitable de l’élargir aux lingettes, qui sont très habituellement utilisées pour nettoyer le siège des jeunes enfants. Dans tous les autres produits cosmétiques destinés aux enfants de 3 ans ou moins, la concentration maximale de phénoxyéthanol pourrait rester à 1% « .

La riposte de l’industrie ne se fait pas attendre

Avec cette nouvelle décision, l’ANSM s’oppose au réglement européen sur les cosmétiques. Une bataille juridique et médiatique s’annonce entre l’ANSM et les associations professionnelles réunissant les industriels français des cosmétiques, la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) et l’Association des PME de la filière cosmétique (COSMED). La FEBEA annonce d’ores et déjà vouloir porter cette affaire devant le Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation de cette décision. Dans le même temps, la Commission européenne va être saisie par Cosmetic Europe, le lobby de l’industrie cosmétique.
[mc4wp_form id= »9184″]

«

»

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *