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Sacrés labels : guerre au pays des cosmétiques bio épisode 2/2

Sacrés labels

En 2018, la publication de la norme internationale ISO 16128 rebat les cartes au pays du bio. Les industriels issus de la cosmétique dite “conventionnelle” ont désormais le champ libre pour apposer les mentions “bio” et “naturel” sur des produits contenant des ingrédients controversés [voir épisode 1 : la norme ISO 16128 ou le retour du Greenwashing].

Naturalité et tromperie pour le consommateur

Face à ce qui est perçu comme une attaque en règle par les acteurs historiques du bio, la réplique ne se fait pas attendre. C’est l’association Cosmébio qui entame les hostilités avec une conférence de presse dès septembre 2017. Plusieurs marques bio françaises relaient la campagne de presse, parmi lesquelles Lea Nature, Melvita, ou encore Fleurance Nature.

Au cœur de la controverse, la notion de “naturalité” mise en avant par les tenants de la norme ISO 16128 est vivement critiquée par ceux qui ont fait le choix du bio. Le Président de Cosmébio Romain Ruth n’hésite pas à évoquer “une tromperie pour les consommateurs”. Une volonté de brouiller les pistes entre bio, naturel et chimique qui permettrait aux industriels conventionnels de grignoter le marché bio.

Le bio, avenir de l’industrie cosmétique européenne

Ces derniers l’ont bien compris : l’avenir du marché cosmétique européen passe par le bio.
Car si le bio ne représente qu’une part modeste du marché des cosmétiques (4,5% d’un marché français de 12 Milliards d’Euros) il s’agit néanmoins d’un marché en forte croissance : +15% estimés en 2018 en France, une belle opportunité dans un marché cosmétique en stagnation. Alors que depuis une quinzaine d’année, le marché cosmétique bio se structure en marge du marché conventionnel, les industriels changent leur fusil d’épaule : c’est désormais haro sur le bio.

C’est le cas de l’Oréal qui a lancé en 2018 La Provençale bio, une marque labellisée Cosmos Organic vendue en grande distribution. Si la composition des produits en respecte le cahier des charges, la marque s’est aussi conformée aux exigences du label en termes de responsabilité sociale et environnementale : emballages recyclables, huile d’olive produite localement …

L’industrie forcée de jouer le jeu des labels ?

N’y aurait-il pas d’autre choix pour l’industrie que de s’inscrire dans le système des labels pour toucher les consommateurs ? Les labels ont en effet acquis au fil des années une réelle crédibilité auprès des consommateurs.

La force du bio, au gré des controverses et des campagnes de lobbying, est en effet d’avoir su se donner une réalité juridique à travers ces outils souples qui ont fait leur preuve auprès des consommateurs. D’autant plus que parallèlement à la publication de la norme ISO, les labels bio travaillaient également de leur côté à une harmonisation européenne. La création du label européen Cosmos Organic en 2017 a marqué une étape importante, alors que la mention Cosmos Organic doit désormais figurer aux côtés des labels nationaux. C’est à ces labels que les consommateurs se réfèrent au moment de choisir leurs cosmétiques.

Selon une étude Ifop de septembre 2018, 6 françaises sur 10 ont acheté au moins un cosmétique bio en 2018. L’Ifop souligne que la consommation de cosmétiques bio reste freinée par un manque de confiance vis-à-vis de leur naturalité réelle (40%), défiance entretenue par le flou et le nombre important d’appellation comme a pu l’illustrer récemment la controverse autour de la nouvelle norme ISO 16128.

C’est clair : vouloir faire du bio en Europe et en France, c’est se conformer à un système désormais établi, celui des labels. Et dans ces conditions tous les acteurs sont logés à la même enseigne. Les labels bio sont en passe de gagner leur match contre la norme ISO 16128, dans une rencontre arbitrée par le tout puissant consommateur.

Les cosmétiques bio selon le label Cosmos Organic
Au moins 95% minimum d’ingrédients d’origine naturelle, 95% minimum d’ingrédients bio sur les ingrédients pouvant l’être, et 20% minimum d’ingrédients bio sur le produit fini. Les OGM et les ingrédients exclus de la pétrochimie sont exclus. La biodégradabilité des ingrédients est également prise en compte. Les substances peuvent être modifiées chimiquement.

Les cosmétiques naturels selon le label Cosmos Natural
Au moins 95% d’ingrédients d’origine naturelle et une limitation des ingrédients issus de la pétrochimie (ingrédients autorisés avec un dosage maximum à respecter)

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